Le retour pour mon devoir a été extrêmement rapide et beaucoup plus positif! Je ne m'attendais pas à ça, mais c'est très motivant. La motivation vient aussi avec des nouvelles lectures qui apportent des nouvelles idées. En cherchant sur l'infans je trouve dans ma bibliothèque de choses intéressantes! Oui, ça sonne bizarre: trouver dans sa propre bibliothèque, mais la mienne est bien garnie car je ne refuse jamais des livres offerts et j'ai apporté un quart de la bibliothèque de ma mère ici à Quito. "Tiens, Mélanie Klein: c'est très bien! Ou Green, ou des manuels Dunod, ou "prends tous ces Freud-Lacan, j'ai les oeuvres complètes!"; Merci maman!" Donc, il y a des choses que je découvre… Donc, en cherchant sur l'infans j'ai trouvé à Piera Aulagnier et juste à côté des titres très beaux "Le plaisir de pensée" et "Le choix de la sublimation" de Sophie de Mijolla-Mellor. Le premier m'a attrapé dans ma quête des idées sur le non-savoir, le deuxième je le feuillette plus tard.
Donc, penser. Grand lien avec la vision et la pulsion scopique qui serait, d'une certaine manière, ce que pousse vers la pensée. D'abord, "savoir" → "s'avoir" et j'aime bien ce calembour! Citons:
Chapitre "Se réfléchir en soi-même"
"Plus subtile serait la relation du savoir à ce qui en met "plein la vue", qui comble le visuel pour mieux paralyser la pensée." (p. 195) !!!!! le visuel qui paralyse la pensée!!!!
Elle cite à Anton Ehrenzweig, "L'ordre caché de l'art": "La créativité garde des relations étroites avec le chaos du processus primaire - que nous ayons alors le sentiment d'un chaos ou bien d'un ordre créateur élevé, cela dépend entièrement de la réaction de nos facultés rationnelles." pour compléter: "Il s'agit là d'une vision, mais au sens métaphorique d'une vision intérieure et de ce fait inapte à la saisie par le langage." (p. 202) Hello chaos!
"Le sujet se propose désormais, afin d'en jouir, la recherche des mots pour exprimer l'indicible, d'images pour figurer l'irreprésentable. Quête qui si elle se formulait telle serait vaine et aboutirait soit à l'inhibition absolue, soit à quelque transcendance mystique. Il faut donc que s'effectue ce déplacement qui, de l'énigme de la jouissance, va permettre au sujet à la fois de soutenir sa recherche sans jamais la voir manquer d'objet et de lui trouver un objet, faute de quoi elle se transformerait en un processus d'emprise obsessionnelle du sujet sur sa propre pensée." … "La sublimation consiste en cette position particulière qui conserve la présence d'une image énigmatique et investie, mais opère par rapport à elle un retournement par où elle cherche non pas à continuer d'en jouir dans des substituts mais à trouver la cause de la jouissance et de la souffrance qui s'y attachent." (p. 207)
Chapitre "Travail et fulgurances de pensée"
"Si le "travail de pensée" apparaît comme évident, le "plaisir de pensée" ne l'est pas puisque et plaisir accompagne le mouvement immédiat, aux antipodes de la pensée." (p. 327) !!!!!!!
"La notion de réalité psychique se trouve préfigurée dans la fonction que tient le langage: "Les indices de décharge par la voie du langage… portent les processus cogitatifs sur le plan même des processus perceptifs en leur conférant une réalité et en rendant possible leur souvenir" (Esquisse, p. 377). Les mots du langage deviennent donc indices de décharge de la pensée et c'est à l'annonce de ceux-ci que s'attache l'attention de la pensée cogitative. Nulle confusion n'est possible entre cette "réalité de pensée" liée au langage et la "réalité extérieure"." Plus loin sur le différentes types de pensée… Ce que m'attire l'attention c'est la réalité de pensée qui est liée au langage et, du coup, quand t'es pas dans le verbal, on dirait que cette réalité s'évanouit. C'est peut-être pour ça qu'apparaissent des notions comme le vide, le non-savoir, la non-réflexion, etc. En tout cas, Sophie de Mijolla-Mellor m'amène sur les chemins de la pensée plus que ceux du savoir (ou non). L'idée qui m'est venue après-coup et en refusant un peu cette lecture (même si j'aime beaucoup le texte):
Non-savoir → double sens, double destination, il y a une bifurcation du concept dans ma note d'investigation:
- étape pré- créatrice (le pré pictural comme le dit Deleuze), le pré-saisissement (il doit y avoir quelque chose avant, sinon c'est juste dépersonnalisation, dissociation qui si n'ont pas une racine, un lieu ou un état d'où elle sort-part… ça sonne un peu pathologique (pas exclu, non plus). Anzieu dit "Le saisissement créateur est un moment psychotique non pathologique." (Le corps de l'oeuvre, p. 105) mais dire psychotique… La psychose a ses mécanismes et ses pourquois (structure psychique, types de défense, etc), donc pour la création ça devrait être pareil.
- étape pré-savoir (genre le vase à remplir ou condition nécessaire à accepter pour aller vers la connaissance = je ne sais pas, ergo je veux savoir, ergo je m'éduque)
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