Entretien avec Hernan Cueva
J’accompagne le récit de ma formation avec
l’expérience d’un autre artiste qui a voulu s’entretenir avec moi sur le sujet.
Il s’agit de Hernan Cueva[1],
60 ans, artiste graveur reconnu et qui enseigne à la faculté d’arts plastiques
de Quito depuis trente ans. Je dois aussi ajouter que c’est un ami de longue
date, depuis mon arrivée à Quito il y a 17 ans, et qui directement et
indirectement a contribué à ma formation. Dans quel sens ? C’est la personne que
j’invite à mon atelier avant de faire une exposition et à qui je montre mon
œuvre… Ses retours (ceux des autres artistes aussi) sont essentiels dans les
décisions que je prends sur l’ensemble d’œuvres à exposer ; même quand je ne
suis pas d’accord avec ce que j’entends, ça m’aide à avoir des idées nouvelles.
De la même façon, j’ai des moments privilégiés dans son atelier où je peux voir
son œuvre en processus — pareil, il s’attend à des retours qui lui permettront
d’y voir plus clair dans son œuvre à venir.
Méthodologiquement, on pourrait dire que
la recherche est biaisée à cause de cette relation avec mon « sujet », mais
elle reflète, par cette relation même, une partie très importante de la
formation d’un artiste : la formation par les pairs.
Quand je lui ai exposé en trois mots ma
recherche, il a commencé à parler tout de suite en continuant tout simplement
la conversation. Parce que oui, on parle toujours de ça, de qu’est-ce que c’est
qu’être artiste, qu’est-ce qu’on fait, comment on le réussit. Mais on parle
rarement de la création en soi — c’est du domaine du privé — on parle du
produit final et du côté expositionnel et de survivance dans ce milieu. Et, le
plus important — l’attitude devant l’art.
Mais la question a été posée « D’après ton
expérience professionnelle et artistique, professionnelle en tant qu’artiste et
en tant que professeur, penses-tu que c’est possible de former/éduquer à la
création ? ». La réponse immédiate m’étonne, c’est un oui direct qui bouleverse
mes idées sur le sujet : j’étais sûre que j’allais recevoir une réponse
négative. Si j’essaie de condenser cet entretien si riche en quelques mots, je
peux dire que ses propos changent vers la fin de l’entretien où il dit plutôt
que l’éducation forme des bonzaïs et elle déforme plus qu’elle n’en forme. Donc
il n’y a pas de réponse tranchée telle une vérité absolue et la formation d’un
artiste est d’une complexité comparable à la complexité de l’être artiste et de
créer.
Hernan est
un enseignant de longue date et un être qui lit beaucoup et réfléchit
profondément sur sa pratique artistique et le fait artistique en général. Ses
réponses ont été très étendues et ressemblaient énormément à un cours
théorique sur ce qui est « être artiste », vu que pour lui tout comme pour moi « être »
est quasiment indissociable du « devenir ». Et vice versa.
H. C. 2. … je crois que c’est important de
comprendre que l’être humain comme axe dans tout processus créatif se
transforme quand il y a les éléments de l’entourage, aléatoires qui aident à
construire une personne sensible, une personne créative quand on respecte justement les processus de création, les
processus de vie, ehhh… et ces processus sont en réalité donnés ou
facilités dans cet environnement où le prof
devient un guide, un offreur, un opposant, un dialogueur...
(…)
Parce
que ce sont deux moments différents. L’enseignement
transmet la connaissance et l’expérience à un individu à partir de ton propre
être, à partir de ton vécu. Et l’apprentissage c’est plutôt faciliter des
processus où l’étudiant va trouver des réponses et construit des connaissances
à travers l’expérience. À travers sa propre expérience, à travers de son propre
ressenti.
Créatif
veut dire améliorer ton regard, améliorer tes idées, mais depuis la perspective
d’avoir un allié là qui te... te
questionne, te propose, t’analyse et en même temps qu’il soit ton adversaire...
des fois ou.... qu’il soit cette personne qui catapulte ton idée qui... mais
surtout avec du respect, dans un processus de non-imposition, mais plutôt comme
un dialogue...
Apprendre à apprendre veut dire se rendre
compte de ce que l’on fait.[2]
Ce long
passage dans lequel je souligne des mots-clés rejoint des idées communes à la
problématique d’un enseignement qui dépasse une instruction scolaire. L’article
de Vandenbunder[3] qui
fait un compte rendu de la pédagogie pratiquée dans quelques écoles d’art
françaises arrive à la conclusion que finalement il s’agirait d’une « pédagogie
de l’autonomie » : « à savoir la
capacité, pour l’étudiant, de se donner ses propres règles » (p. 123)
et où il y a une « individualisation
extrême de la relation élève-professeur, le rendez-vous consacre le rôle de
l’enseignant comme “personne ressource” propre à la pédagogie de l’autonomie »
(p. 127)
La
faculté d’arts de l’université de Quito ne fonctionne pas exactement de la même
manière qu’une école de beaux-arts française (qui a un statut particulier dans
l’enseignement supérieur). A Quito, le programme scolaire est beaucoup plus
strict et l’enseignement ressemble plus à celui d’une académie du début du XXe
siècle. Mais malgré ces contraintes institutionnelles qui sembleraient limiter
la formation artistique à une simple transmission de techniques et de
savoir-faire, l’enseignant doit s’appliquer dans deux choses en même
temps : « faciliter des processus où
l’étudiant va trouver des réponses et construit des connaissances à travers
l’expérience. À travers sa propre expérience, à travers de son propre sentir. »
(H. Cueva) et transmettre des connaissances techniques qui permettraient le
développement ultérieur de l’œuvre personnelle : « Regarde, imagine-toi. Avec moi ils se voient un jour par semaine, 3
heures. Et comme on converse, c’est comme ça que je leur parle de mon
expérience. » (H. C. 23).
H. C. 12. Notre rôle de
professeurs c’est d’enseigner les médiums/moyens artistiques.
D. 13. [C’est] le rôle principal ?
H. C. 13. Oui. Et peut-être, dans les niveaux
supérieurs, de gérer leur propre œuvre, comment arriver vers les publics,
comment travailler avec... ça, que dehors on les attend comme plateforme
pour...
Lorsque
je laisse de côté l’enseignement technique et théorique et je me focalise sur
la formation à la création en tant qu’elle est « la construction d’une démarche artistique originale [qui] échappe à
l’académisme : il s’agit d’acquérir une pratique, une “connaissance par
corps” (Bourdieu, 2013, p. 121-124) qui ne peut être transmise dans le
cadre d’un enseignement formalisé. » (Vandenbunder, 2015, p. 126), il y a un mot-clé qui me semble très
important de retenir à côté de la pédagogie de l’autonomie : l’expérience.
L’autonomie contient le même préfixe « auto » que l’autoformation et celle-ci
semble en découler naturellement : « l’autoformation
désigne alors l’acte par lequel le sujet (auto) prend conscience et influence
son propre processus de formation » (Galvani, 1991 in Galvani, 2010, p. 8).
Ces mots-clés me paraissent essentiels et j’y reviendrai plus bas.
H. C. 13. L’art,
en définitive c’est une trouvaille, un « trouver » (l’action de trouver) des
choses. L’art c’est aussi un chemin sur lequel on marche et pendant cette
marche on rencontre des nouvelles situations, des circonstances différentes, et
ce même « se trouver » fait que le
sujet trouve des réponses ou des solutions différentes à chaque moment.
Quand on trouve une réponse toujours de la même manière, ça devient efficient,
techniquement bon, mais pas toujours créatif. Parfois, ce que gagne là c’est la
coutume, la mécanique, ehhhhh… la rhétorique des fois, faire des choses
toujours dans un sens très logique, rationnel et des fois ça peut conduire à
des choses, mais cela peut aussi engendrer des limitations. Il y a des pour et
des contre. Enfin, mettre une
rationalité dans le sens de penser, mais des fois cette rationalité peut
freiner quelque chose plus loin qui est en train de se faire découvrir,
non ?
Cette
phrase et tant d’autres représentent très bien mon ressenti général par rapport
à cet entretien. Hernan, qui a une expérience énorme en tant que professeur,
finalement tout au long de l’entretien parle tellement de ce que c’est qu’être
artiste, de « faire art » ou de l’art tout court. Je n’ai jamais assisté à ses
cours, mais je suis certaine que c’est comme ça qu’il enseigne : il donne
des conseils techniques ou aide à résoudre des problèmes (la gravure, à la différence
de la peinture implique un savoir-faire très complexe) et il parle de ça — de
l’art. De créer. Le mot n’est pas dit
directement, c’est implicite, mais ce qu’attire mon attention c’est « trouver »
suivi par « se trouver ». Se trouver revient à se découvrir, à se créer à
soi-même et par là on apprend à se créer en tant que créateur. Cette autopoïèse
faite sous guidance, basée sur l’expérience et avec une bonne dose d’auto (qui
s’apprend aussi) et qui admet une partie qui échappe au rationnel.
H. C. 13. Alors là il y a un
truc, non ? C’est apprendre à voir.
L’art c’est apprendre à voir. Mais apprendre
à voir n’est pas l’expérience de l’autre, ce n’est pas seulement la vision de
l’autre...
Parce que l’éducation c’est ça, c’est de la connaissance, l’art c’est
de la connaissance, l’art est langage, l’art est... est un moyen d’expression.
Et de ce moyen d’expression, je m’exprime, mais... il faut être conscient du
comment. Ça veut dire... éduquer le regard, sentir, le sentir est très
important, et... réellement se rendre compte de ce que l’on fait et à quel moment.
Cette réflexion est suivie par un conte
sur un poisson qui demande aux autres poissons si l’eau est bonne. « Alors c’est ça ! Tu peux être dans le
milieu, mais tu ne te rends pas compte.... Tu n’es pas conscient. » Il ne
s’agit pas seulement à apprendre à voir en limitant la création de soi au pur
visuel : il s’agit du retour de la pensée sur elle même :
l’autoréflexion.
Discuter sur ce
que signifie devenir artiste créateur c’est parler sur ce qui est être un
artiste. Cet « être artiste » comporte toujours une partie sociétale où il y
d’autres enjeux que la création artistique pure :
H. C. 7. L’art c’est...
fonctionne dans le monde, fonctionne dehors... Et si tu n’as pas le caractère,
le tempérament pour te battre ou lutter pour cela... même si tu es un bon
dessinateur, un bon artiste euhhhH. C. .. un créateur, si tu n’as pas le
courage pour défier le monde pour... batailler, pour proposer, tu vas te noyer,
tu ne vas pas t’en sortir. Tu vas faire autre chose. En plus ce ne sont pas seulement
les exigences sur la question créative qui... imaginative, mais plutôt le vécu
lui-même... « je n’ai pas confiance dans mon art, je n’ai pas... la force pour
défendre ce que je fais ou je pense que mon art est toujours soumis à une
opinion externe et possiblement ça aussi contribue à ne pas me permettre de me sentir
en securité ou, en même temps... regarde, des gens de grande valeur, très
capables dans leurs domaines de connaissance, avec des moyens artistique et,
quand même, sur le plan personnel ils ne peuvent pas se battre à l’extérieur
parce qu’ils n’ont pas le tempérament... ils n’ont pas la force. Alors, c’est
la faute de qui ? De l’éducation. De l’institution. C’est la faute des profs,
non ? Enfin... ici il n’y a pas de règles ! Il n’y a rien de sûr. Tu peux être
un prof excellent, un artiste excellent, mais... ehhH. C. ... c’est l’individu en soi qui va faire que...
qu’il puisse se sentir alimenté... Mais dehors ?
H. C. 11. (…) ta réaffirmation en tant qu’artiste ne dépend
pas seulement de l’environnement en soi, mais de deux [facteurs] : de
l’environnement et de toi. Et surtout de toi. Parce que c’est toi qui vas générer
des œuvres nouvelles, de nouvelles propositions, des défis... dans un
environnement qui peut être très hostile.
Mais, à la fin, ce
que s’applique à un étudiant en beaux-arts, s’applique aussi bien à un artiste
avec 30 ans d’expérience : il faut toujours apprendre, réfléchir sur sa
pratique, survivre au système. Le fonctionnement de ce système “hostile”
s’apprend lui-aussi grâce à l’expérience — grâce aux expériences qu’on fait et à
celles des autres, mais comme le dit Hernan, ça dépend aussi de la capacité du
sujet à faire face aux difficultés et même se nourrir d’elles.
H. C. 23. C’est comme un acte de foi, tu comprends ? C’est comme
savoir que tu peux, mais on ne sait pas où on va. Savoir que ça te plait, mais
on ne sait pas ce qui se passera. Mais seulement croire en ce que tu fais et
jouir de ce que tu fais, je crois que cela peut t’amener à... à une relation
d’abord toi avec... comme le disent les gringos ce feeling, ce sentiment
qui est important et puis te placer dans le milieu artistique, mais pas
délibérément, parce que la recherche n’est pas délibérée, pas en art ! Enfin on
ne cherche pas à avoir de l’argent, je ne cherche pas délibérément à être
fameux.
Dans le fait
d’être artiste, il y a cette ambivalence. D’une part, c’est la foi où “l’artiste mise tout. (…) Parce que tu crois
en quelque chose.” (H. C. C. 18) et où “… l’art devient un projet de vie. Ce n’est pas pour maintenant.” (H.
C. C. 20) et de l’autre c’est une
rupture vers l’extérieur. Rupture de l’œuvre de soi, c’est en même temps une ouverture
vers une autre facette du travail artistique : la reconnaissance. Cette reconnaissance
(par un tiers professionnel ou tout simplement monétaire) est un type de validation.
Cette validation est nécessaire à un moment donné malgré le romantisme de
l’image du créateur qui ne créerait que pour l’amour de l’art.
La validation d’un
travail permet aussi sa continuation. La reconnaissance, en effet, lorsqu’elle
est financière, contribue à créer les conditions physiques pour la réalisation
de l’œuvre (achat de matériaux, loyer d’un atelier). L’acceptation par le
public ou par la critique confère aussi une estime de soi qui permet de
continuer.
H. C. 24. Mais comme elles
arrivent, il y a des jours où tu te sens très diminué et tu te dis “je ne sers
pas”... il y a des jours quand tu te lèves et tu dis WOW ! Il y a des jours où
tu te regardes toi-même, tes œuvres et non... ce qui te plaisait ne te plait
plus... c’est normal ! Parce que tu es
dans un processus de gestation, de croissance, de changement... Qu’arriverait
si tu vivais là, disons très heureux de tout ce que tu as, de ce que tu as
fait et si tu ne voulais pas voir plus... Là, c’est fini ! C’est fini la corde !
par contre si tu dis que demain un autre défi arrivera, tu ne sais pas ce que
tu vas faire, comment, tu es... il y a quelque chose qui évolue, tu le
cuisines... alors de tout ça je discute avec les jeunes, non ? Et... parce que
la meilleure autorité c’est ce qu’on disait : l’admiration de l’autre.
Le regard de
l’autre fait grandir aussi. Il en est de même quant au regard de soi vers un
autre qui sert de modèle (à détruire ultérieurement). Cette admiration dont
parle Hernan c’est la suite de la conversation antérieure où on parlait des
artistes qu’on apprécie. On a les grands maîtres de l’art contemporain, les
chefs-d’œuvre de l’art occidental, antique, préhistorique et autres qui nous
nourrissent et nous enseignent, directement et indirectement. Les
contemporains, les collègues qui produisent et qui exposent sont autant de
sources d’apprentissage. Cet apprentissage porte parfois aussi sur ce qu’il ne
faut pas faire. L’admiration permet aussi la comparaison à l’autre, à un idéal
et une certaine identification qui passerait d’abord par l’imitation avant que
le sujet puisse se détacher de son modèle.
À la fin, il faut
aussi se séparer de ce que l’on a appris, de l’influence des maîtres, des chefs-d’œuvre
qui ne restent que des exemples à suivre — autrement il n’y a pas de création
possible.
H. C. 34. ... La formation n’est pas seulement un
acte externe, elle devient un besoin... De dedans vers dehors. La vraie formation est le besoin de savoir
et d’apprendre des choses et faire. Avec un concours interne, pas externe...
L’externe est intéressant parce qu’il marque une environnement et ça c’est très
intéressant parce que l’environnement aussi te construit... (…) Mais c’est toi qui dois te rendre compte de
ce que tu peux !
D. 34…
et comment peux-tu ?
H. C. 35… et quel
besoin as-tu de peindre, de graver, de faire avec ce que tu sais... Ce besoin
ce n’est pas quelque chose qu’on te donne comme des comprimés, comme des
vitamines de dehors... C’est toi tu le conçois, tu le crées. C’est une soif de
connaitre, une faim de t’exprimer, une faim de savoir plus de choses, une faim
de défier des situations nouvelles, des défis ! Et ça, c’est sympa :
ce n’est pas une faim de peindre 10 tableaux identiques pendant 20 ans... non ?
Mais c’est se renouveler, “maintenant quoi ? J’ai fait ça...” Connaitre ton
travail et savoir que tu évolues, évolues, évolues... Et ça
c’est un besoin de tourner de page et dire ok... ça m’a plu et maintenant je
veux faire autre chose, je vais faire quelque chose…
D.
35. C’est ça, l’école d’art ne fait pas
l’artiste.
H.
C. 36. Non. Elle te fait bonzaï.
D.
37. L’école d’art ?
H.
C. 38. Elle te forme et te déforme en
même temps.
D.
39. C’est un peu connais-toi toi-même...
H.
C. 40. C’est une matière intéressante...
La connaissance de soi[4].
Finalement, le plus frappant dans cet entretien si
riche en réflexions est le fait que Hernan Cueva semble se contredire : il
commence avec un “oui, on peut former à la création” déterminé pour y arriver à
la conclusion que “ça dépend de toi”. Mon hypothèse est qu’il a pris d’abord ma
question introductoire comme une sorte de défi professionnel en tant
qu’enseignant et ensuite l’institutionnalisation de l’éducation qu’il prodigue l’a fait défendre d’une
certaine façon cette hétéroformation : une supposée formation à la
création qui devient une galaxie de facteurs qui contribuent, influencent et où
l’environnement et le sujet sont responsables de cette formation. Cette
apparente contradiction je la comprends assez bien, car au vu de mon histoire
personnelle l’hétéroformation est importante, mais elle ne fait pas l’artiste. En
effet, la création de soi en tant qu’artiste dépend avant tout de
l’individu : c’est le travail ardu sur l’œuvre et sur soi qui permet
l’autocréation.
Oeuvres de Hernan Cueva:
[2] Les extraits numérotés renvoient à l'entretien que
l'on trouvera intégralement en annexe.
[3] Vandenbunder, J. [2015]. Peut-on enseigner l’art ? Les écoles
supérieures d’art, entre forme scolaire et liberté artistique. Revue
française de pédagogie, 192, [3], 121-134
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