Je viens de me vanter avec les exploits de ma mère et comme nous sommes dans la veine artistico-littéraire… j’ai des choses à dire depuis un temps. Pas sur Rilke, ce livre s’achète et se lit.  (Et ça aussi c’est la raison pour laquelle je prie que ma mère ne tombe par sur ce blog – fille d’écrivaine qui pollue l’espace virtuel avec des lettres mal écrites ? Dur.)
Pas trop de journal dernièrement. Apparemment c’est les vacances, mais les occupations sont multiples.
Nettoyer la bibliothèque de ma mère – c’est presque fait – visiter tout ce que je voulais visiter… pas encore. La bonne chose de ce travail de nettoyage : beaucoup de beaux livres, à lire un jour, à les voler ou au moins à les feuilleter…
Les perles rares que je ne m’attendais pas du tout trouver c’est « Le temps scellé » d’Andrei Tarkovski et « Espace vide » de Peter Brook. Les titres sont parlants et renvoient vers mon thème d’intérêt : les temporalités, l’inexistence, le vide, le rien. Le négatif. J’ai commencé à dévorer à Tarkovski et je suis étonnée de la similarité de son discours sur l’art avec mes idées. Je pense que je ferais bien une fiche de lecture ici. (je ne sais pas trop bien comment on fait ça, mais il faudra recopier des fragments comme des mémentos)
« Nous habillons nos sentiments de mots, nous essayons d’exprimer avec eux le malheur, la joie, l’émotion, et tout ce qui est au fond inexprimable » (p. 21) Sur l’indicible et sa raison d’être. Son importance aussi.
Sur le non-dit ou pas-tout-dit dans l’œuvre : « Quand tout n’est pas dit, on peut réfléchir et deviner encore par soi-même. Les conclusions ne doivent pas être livrées toutes faites aux spectateurs, sans qu’il ait un effort à fournir. D’ailleurs, il n’y tient pas. Et comment pourraient-elles le toucher, s’il ne partage pas avec l’auteur la joie et la souffrance de la naissance de l’image ? » (p.29) Donc, oui, il y a un travail à faire, pour le spectateur aussi. En plus, il est important que l’œuvre prenne un nouvel sens, un sens juste pour ce spectateur en particulier. L’œuvre ouverte.
Ailleurs : se former comme artiste c’est acquérir son droit à la création. Il faut lutter pour cela, il faut le mériter. Et le mérite ne vient pas de l’appréciation externe qui prend des formes financières ou de reconnaissance – c’est mûrir. On a tous une œuvre, ou une série qui marque ce passage. Le cap. Après il en aura d’autres, mais c’est le premier qui marque la route.
« L’art, comme la science, est un moyen pour l’homme de maitriser l’univers, un instrument de connaissance dans son cheminement vers ce qu’on appelle la « vérité absolue. » Aléthéia. « … la création artistique n’est pas découverte mais construction. » (p. 48)
« La condition absolue pour avoir le droit de créer est que l’artiste croie à sa vocation, qu’il refuse la compromission et qu’il soit prêt à servir. La création artistique exige de l’artiste qu’il soit prêt à « périr pour de bon » (Boris Pasternak), dans le sens le plus tragique de la formule. »
Je finis avec ça. C’est une vérité absolue.



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