Picasso – suite
« Picasso. Propos Sur
l’art », édition de Marie-Laure Bernadac et Androula Michael, Gallimard,
1998
« Quand je pense aux gens
qui m’envient parce que ma peinture se vend bien ! Le vrai prix de mes
tableaux, s’ils le connaissaient, personne ne voudrait le payer. » (p. 133, du Geneviève Laporte, Un amour secret de
Picasso, Si tard le soir… 1989, p. 193) Ce que coute l’art en réalité…
« Je pense que
l’œuvre d’art est le produit de calculs,
mais de calculs souvent inconnus de l’auteur lui-même.
« Exactement
comme le pigeon voyageur, qui calcule pour rejoindre son nid. Mais ce calcul,
qui se trouve être juste, est inconnu de lui ; c’est un calcul antérieur à
l’intelligence. Depuis, nous avons inventé la boussole, le radar, qui
permettent aux idiots de regagner leur nid… Ou bien il faut supposer, comme le
disait Rimbaud, qu’en nous c’est l’autre qui calcule. » (p ; 135, du Dor de La Souchère, Picasso à
Antibes, p. 3) Ok, c’est qui cet Autre ? Ce n’est pas un autre sujet
externe, une autre personne, c’est l’autre soi !? La voix de la conscience
qui te parle la nuit ? L’inconscient qui agit ? Le diable ? Qui
diable ?... Le cerveau ? ON ne
parle plus d’identification ici, c’est autre chose : c’est toi mais pas
toi. Un soi caché qui fait des choses… Je pense un peux aux dédoublements de
personnalité : un agit pendant que l’autre disparait. D’après les films
américains, le sujet souffrant de cette condition ne s’en rend compte de rien ; des fois même, c’est
une « fausse » personnalité qui agit le plus souvent tandis que le vrai
soi est enfoui quelque part… Ici, ce n’est pas du tout ça. Si je continue
l’analogie avec les troubles psychiques et les films, je pense plus au film
« The voices [1]» où le sujet oublie de prendre ses médicaments et
vit une vie très colorée – complètement imaginaire vu la schizophrénie… Mais,
non plus, ce n’est pas ça, c’est pas vraiment un morcellement psychotique (pour
certains peut-être)… Du clivage ? Un qui pense, l’autre qui ne pense pas
mais il sait ? Le premier, rationnel. L’autre, qui ne pense pas mais il
sait est le… est celui qui crée ? Est-ce qu’il ce trouve dans le
négatif ?
Quoique ce film…
« Il y a un moment, dans
la vie, quand on a beaucoup travaillé, les formes viennent toutes seules, les
tableaux viennent tout seuls, on n’a pas besoin de s’en occuper ! Tout
vient tout seul. La mort aussi. »
(p. 137, du Malraux, La Tête d’obsidienne, p.51) Ça, c’est l’expérience. On n’a
pas l’expérience de la mort, mais peut-être c’est l’autre qui l’a ? Celui qui sait tout sans le savoir ?
Blanchot parle sur la mort qui est… quel est le mot ? On ne sait pas
mourir, c’est comme s’il y avait une sorte de ridicule là.
« Il faut tuer l’art
moderne. (p. 9)…car moderne, une fois de plus, il ne l’est plus. (p. 14)
Ça
veut dire aussi, qu’il faut se tuer soi-même si on veut continuer à pouvoir
faire quelque chose. (p. 14) » (p.
148, Du Hélène Parmelin, Picasso dit…) No comment, il faut digérer. Et oui, il
a raison, mais symboliquement. Il faut se tuer (pas se suicider), mais laisser derrière
une part de soi. Ne plus revenir.
A suivre…
Je m’en occupe de ces notes
tandis que j’ai un discours à donner demain ! J’ai peur J comme de la mort, mais je
survivrais. C’est mon premier exercice curatorial et la coutume dit que la
curatrice parle au vernissage… Eh…
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