Censuré



on vient de me taguer sur une vidéo facebook d'un monsieur, artiste qui ouvre (apparement) une sorte d'école de l'exposition parce que les artistes… on est nuls pour ce genre de choses (https://www.youtube.com/watch?v=WyWY3Ye07LE&feature=share ). Youtube en étant très intelligent m'envoie en lecture automatique la vidéo suivante "comment contacter un galeriste pour votre exposition?" Une vidéo/entretien de 26 minutes que je n'ai pas regardé parce que les premières dix secondes résument assez bien  la condition de l'artiste:
"Est-ce que tu peux répondre en une seule phrase "comment contacter un galeriste?
        Il faut coucher! 
D'accord." (1)
Voilà. Bon, il ne faut pas "coucher" réellement (en réalité, ça passe, ça peut arriver, ça peut aider) mais métaphoriquement, oui, il faut faire la cour.
Une de mes professeurs de l'ENSB-A de Paris disait que (je le cite, de mémoire, mais c'est bien enregistré): "un artiste est une p***, ce qu'il doit tenter par tous les moyens c'est de devenir une p*** de luxe!" Quand t'es une jeune fille de 20 ans, ça choque, ça indigne, on ne comprend pas. Vingt ans plus tard… oh! Eh, oui, il avait bien raison Abraham Pincas! On n'arrête pas de se vendre afin de vendre et de se vendre. Le "se vendre" est double: on est marchandise devant le galeriste (marchand, musée) qui va nous rendre un produit appétissant pour le marché.
Le galeriste va comme au marché au bétail, et nous on essaie d'être les cochons les plus mignons et apparemment profitables. Puis on est joliment engraissés et… hop! Au marché, de nouveau. Mais là, le produit ne nous appartient plus. C'est la côte. Donc, oui, il y a une sorte de "prostitution" de l'artiste. "Les marchands, qui ont besoin de renouveler constamment l'offre d'oeuvres à exposer et à vendre, font peser une certaine contrainte sur les artistes. Ils conseillent souvent aux artistes d'orienter leur oeuvre dans telle ou telle direction qui leur semble plus indiquée, et les poussent à produire en quantité suffisante… " (Becker, pp. 133-134) Aliénation ou prostitution? Parce que, oui, il s'agit de satisfaire des clients. Aliénation, trottoir, trafic de charmes et corruption aussi. Tout, matériel et spirituel. Et le galeriste des fois s'apparente à un proxénète...
J'ai une envie soudaine de revenir vers Foucault et ses tortures.
Je me demande aussi si je peux inclure la prostitution dont je parle dans mon dispositif…

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