Les derniers jours ont été très mouvementées: j'ai vu beaucoup de monde, on a fait des rencontres entre artistes, vernissages, visite à l'université, crabes, etc. Il y a beaucoup à raconter, mais pour résumer: quand les artistes se réunissent ils patrlent de leur condition et ce que se répète le plus souvent ce sont les problèmes, d'espaces, d'institutions et d'argent (surtout ça). Ah, les dames on se plaint aussi de notre vie: enfants, déjeuners et autres occupations très prosaïques. Ma copine répète toujours en soupirant quand elle regarde ses enfants: "ils vont grandir… ils vont grandir…". Je regarde mes ados et… c'était plus simple quand ils étaient petits.
Donc, voilà, que des problèmes, rien d'intéressant. Ce que je veux relater c'est le vernissage d'hier soir.
Pour les 50 ans de l'école de beaux arts de Quito, le décanat et les professeurs ont organisé un concours interne pour une exposition. Les heureux six sélectionnés ont fait une exposition à l'Alliance française. Je ne vais pas toucher aux thèmes de sélection internes, du comment sont choisis les artistes, quels sont les critères, etc. - j'ai peur d'entrer dans des sujets si délicats où la corruption règne.
Enfin, c'est le côté institutionnel d'un vernissage. Et hier on a assisté à une sorte de guerre froide institutionnelle. Plutôt une déclaration de guerre. C'était inouï. Parce qu'un vernissage institutionnel suit des normes très claires:
  1. la/le chargé de communication donne la parole au directeur/trice ou à l'attaché culturel.
  2. discours
  3. la/le chargé de communication donne la parole au critique, curateur (s'il en a, j'ai abandonné depuis longtemps le personnage important qui m'élogie)
  4. discours
  5. la/le chargé de communication donne la parole à l'artiste (s'il ne s'agit pas d'un muet comme moi, là on passe au point 6 directement)
  6. la/le chargé de communication déclare l'exposition ouverte et invite les gens au cocktail
Donc c'est une affaire très formalisée dont on ne peut pas s'en passer ou s'en débarrasser. Hier, par contre, comme il s'agissait d'une institution dans une autre il y a eu… manque de respect (c'est la seule manière de décrire le fait): l'institution hôte a été repoussée de ses protocoles et l'institution invitée a pris possession de l'endroit. Ils ont fait le vernissage en ignorant l'autorité locale. Ils ont donné la parole au directeur de l'alliance, mais le malaise flottait dans l'air. Les employés de l'Alliance présents avaient l'air désorientés. Du coup ça se ressent aussi chez le public et tout le show devient un… un endroit un peu sinistre. Dans ce cas, et seulement dans ce cas, le cocktail a été la solution: rien comme un verre de vin pour détendre l'atmosphère.
A la fin, j'ai l'impression que les gens de l'école des beaux-arts ont fait les choses dans état agentique en suivant à la lettre leur fonctionnement interne - ils ne se sont jamais rendus compte de l'infraction. De l'intrusion. L'état agentique ici n'est pas lié directement à l'autorité qui est coupable, à la fin, de ses actes qui ne répondent plus à une éthique ou à une morale, mais un état agentique où le sujet perd ses critères à cause de la norme. De ces lois internes d'une institution qui aliènent jusqu'au point de ne pas voir l'autre institution qui t'accueille comme un ensemble qui a agglutiné" et institutionnalisé des normes. Normes qui, certaines sont communes à l'institution en général et d'autres qui sont plus spécifiques.

Aujourd'hui j'ai fait un mix "journal d'artiste" et "AI" ce que m'a fait penser au journal AI… Je crois que le sérieux du travail se fera après relecture. Maintenant c'est relater des faits, raconter des histoires. J'ai besoin de temps, du recul pour y voir clair dans mes histoires d'artiste. En plus, je ne me vois pas relire à Lourau, Lapassade, Hess, Guattari - je les ai lu. Il faudra que je me relise en relisant ces auteurs. Ça va être intéressant.

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