Soutenance

13 septembre 2017, Paris

Pas d'accès au blog maintenant, mais j'ai vraiment besoin de relater mon expérience avec la soutenance.
Mon boulot, soutenir ma recherche, la présenter, a été quasiment catastrophique. Bon, je n'ai pas pleuré, pas vomi, pas évanouie et pas sortie en courant, mais… j'ai eu un moment qui m'a déstabilisé complètement. Mon deuxième lecteur m'annonce qu'il n'a jamais reçu la version papier! Ça m'a inquiété et m'a perturbé : j'ai fait un effort de finir la NI un mois avant pour qu'elle soit là et…
Et je ne sais pas si c'était la meilleure idée d'assister à la soutenance d'avant. D'une part ça m'a pas mal détendu, mais en même temps j'ai perdu concentration sur mon sujet. D'une part, j'ai perdu peur en voyant comment ça se passe, mais de l'autre… l'élément surprise est disparu et comme j'étais assez intéressée par le sujet de cette fille qui recherchait le bonheur… mon vide et non-savoir sont partis au…
Mais, enfin l'important c'est que j'ai pas vomi là, vu la trouille que j'avais. Par contre , ça c'est ma tâche maintenant, mon nouveau challenge: travailler l'oral. Travaille sur moi et sur ma peur de gens. Apprendre à parler…

Donc, une soutenance c'est presque un acte d'initiation! Il y a un niveau de formalité que je ne m'attendais pas du tout. En espagnol on ne dit pas soutenance, c'est la "défense" du mémoire, de la thèse. Et j'ai eu un peu ce sentiment d'être devant des juges et devoir me défendre même si Francis et Didier sont très bienveillant et sympas.

L'important, ok mon oral c'était absolument honteux, mais j'ai eu des retours qui m'ont donné à quoi penser et qui, certains, ne m'ont pas étonné du tout.
Francis m'a dirigé vers la capacité négative et vers Bion (que j'ai déjà acheté): je savais que j'allais juste là! Ce que m'a étonnée c'est qu'il a apprécié (j'ai l'impression, selon mon souvenir si flou) la construction théorique que j'avais faite. Je ne suis pas très fière de me cacher comme ça derrière un mur de bouts d'auteurs, mais… enfin, je ne pouvais pas faire autrement: je dois apprendre à m'exprimer. Eh, Levinas a raison, la parole trahit l'indicible!
Didier m'a dit une chose que j'avais trouvé déjà cet été: l'autopoïèse!  J'avais découvert ça, mais c'était un peu tard pour moi. Je me suis dit "mince! c'est ça le mot qui désigne l'autocréation!!"  Enfin, l'autopoièse implique lire à Nietzsche, tout  Nietzsche! Il m'a dit une autre chose aussi. Chose un peu étonnante mais que j'ai suspectais un peu: la mystique. Je ne pensais pas du tout à Thérèse d'Avila, je me penchais plus vers la philosophie orientale (oui, le vide, François Cheng, etc), mais le non-savoir et la création peut s'apparenter à un état de transe. L'extase de sainte Thérèse de Bernini c'est quelque chose!  Donc, Nietzsche et Deleuze. Le deuxième m'inquiète plus, même à Derrida je le lis plus facilement…

Enfin, je complète déjà la bibliographie nécessaire et, il me semble, que pour échapper de cette peur de moi-même et de mon implication je continuerais vers l'autopoïèse et le négatif, mais sans me centrer nécessairement sur l'artiste. Hier j'ai publié un mot-clé:  ANAMORPHOSE. J'ai eu un moment d'illumination (hello mysticisme) - métamorphose mais tordue, c'est pas vraiment une métamorphose, c'est une perspective déformée. C'est négatif, apparement et je ne sais pas quoi faire avec ça! Mais c'est bien, ça m'oblige à chercher!

Encore un petit mot sur ce que j'ai apprécié de la soutenance: le petit moment d'échanges. Je n'ai pas eu ça durant l'année et j'avais vraiment besoin de converser. J'ai été très bien guidée par Francis, mais il manquait la conversation synchrone, face to face… Ah, et oui, le moment formel à la fin… wow! je sentais que j'entrais dans un club sélect, qu'on me donnait la nationalité, que je devais mettre la main sur le coeur, m'agenouiller et recevoir la grâce divine… J'exagère, mais comme ma vie est complètement en dehors de ce genre de choses, c'était une première! Ça m'a impressionné.

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