Mes deux articles sur le non-savoir. J'ai lu pas mal, mais rien noté, juste souligné, mais je crois que je dois faire l'exercice avec toutes mes lectures. Ou les bouts de lectures.
  1. Girardi, Clément "Hypothèses de non-savoir". Ce n'est pas proprement dit un article, c'est une présentation d'un livre sur "Acta Fabula, revue des parutions". Le livre, sous la direction de Pic, Selmeci Castioni & va Eslande "La pensée sans abri. Non-savoir et littérature" est un recueil d'articles qui… je suppose que la plupart m'intéresseraient, mais j'ai beaucoup aimé l'article. "Le non-savoir est le parti pris pour l'altérité, contre la fermeture d'un savoir ou d'un discours; il y a voir avec la limite, qu'il explore et maintient ouverte." … " Ne pas savoir, c'est résister à un devenir instrumental du monde en même temps que résister à une puissance d'oubli. Ne pas savoir, contre la conjonction d'un trop-savoir et d'un ne-pas-vouloir-voir." …  Plus loin, le non-savoir est lié à l'expérience que je rends acte et geste, physique: "Si le non-savoir fait mouvement et se déporte vers quelque chose, en tout cas, c'est vers l'expérience" "(Novarina)... de désigner la réalité inanalysable qu'est l'expérience par un terme lui aussi inanalysable." … "L'expérience est l'épreuve du non-savoir, par quoi il se vérifie lors même qu'il sort du régime de la vérification. De ne pas déboucher sur de l'expérience, le non-savoir risque de se disqualifier." !!!!!! Exactement! Il y a un déplacement, un débouchement ce non-savoir! A travers le geste. Mais, ce non qui est lié par trait d'union au savoir… implique le savoir en soi. Le "non" est plus dans un registre (mi-)inconscient. "Le non-savoir, en tout cas, prend acte du caractère immonnayable de l'expérience, de son intraductibilité en discours." Voilà mon problème joliment écrit et exposé: il y a un  problème de traduction. Qu'est que peut être le non-savoir? Bêtise, sottise, "folie, de l'idiotie, de l'atteinte du mystique, de l'errance du voyageur.", ignorance, irrationalité, etc? "Faire l'expérience du non-savoir, c'est faire l'expérience de ce qu'il y a quelque chose qui vient connaitre en soi (en moi). Et peut-être d'ailleurs est-ce là ce qu'est justement l'expérience. Ce quelque chose qui pense en moi peut être l'hallucination ou le désir, Dieu, l'événement. Ou l'image." Et bataille revient en force. A vrai dire, je n'ai pas fini de lire L'expérience intérieure - je suis un peu allergique aux questions divines, mystiques et à dieu tout court - mais je dois le faire, parce que c'est lui le chef du non-savoir là… "Le sujet batailléen s'expose aux aléas du temps, et par la retenue de non-savoir, aperçoit la forme à venir du monde. Son non-savoir est non-savoir de ce qui n'est pas encore." C'est ça: on ne sait pas ce qui va venir. Ou mieux dit ce que va sortir de nous quand on s'approche au support avec le pinceau, crayon, peu importe. Dans quel type de pensée abstraite est-on, nous les artistes visuels? Que diable passe dans nos têtes?
  2. Degui, Michel "Savoir du non-savoir" en La philosophie du XXe siècle et le défi poétique, 7/2004. Cet article commence bien: confrontation de la philosophie avec la poésie, séparée par un abîme (je placerais la peinture du côté de la poésie et même plus loin, puisqu'on n'a même pas accès au verbe) avec les mots de Heidegger "Denken und Dichten" (...) Penser et faire oeuvre?" Encore un approche du non-savoir qui me convient bien: quand on fait oeuvre, on ne sait pas, on est dans cet espace de non-réflexion… La poésie, utilisatrice de mots aussi est séparée de la peinture, de la musique "Car à jamais l'infatuation, l'arrogance, le "je ne sais pas ce que je fais", sont interdits au poète, à cause de Socrate, c'est-à-dire de la philosophie." au moins, nous, visuels, on a le droit (sans arrogance, mais peut-être avec une envie d'ennuyer, de "laisse-moi tranquille; ne pose pas des questions") de dire qu'on ne le sait pas. Quoique, sincèrement, ce droit on le perd depuis l'avènement de l'art contemporain - maintenant on est réfléchissants, des fois on n'a même pas besoin de réaliser de l'oeuvre proprement dit, elle peut être tout à fait immatérielle, l'idée vaut mieu que le faire et la contemporanéité fonctionne à base de projets. Ecrits. Giorgio Agamben cité dans l'article (je ne trouve pas la référence) "Lorsqu'un sujet émerge pour le première fois sous les auspices d'une conscience, cela n'advient donc qu'en marquant une déconnexion entre savoir et dire: comme expérience, chez celui qui sait, d'une douloureuse impossibilité de dire, et chez celui qui parle, d'une impossibilité de savoir non moins humiliante." Oui, c'est humiliant. Quand je tombe sur des choses pareilles, je me demande tout bêtement sur ce que je fais ici… avec quelle prétention suis-je dans ce master avec un thème qui dépasse tout simplement mes compétences? Je sais que je défend le non-savoir qui est - dans le cadre des études, de la formation - juste une voie, une ouverture vers le savoir. Vers une partie de savoir. Mais, je doute beaucoup de mes capacités verbales, il faut écrire bien aussi, n'est-pas? Ou tout simplement j'ai des exemple à suivre trop bons?... Une dernière citation qui me refait ouverture vers le vide: "N'est-ce pas que le savoir du non-savoir détaché de l'objet libère la voie, permet un recul salutaire, "sage"? Ce recul n'est-il pas celui qui laisse alors l'attention (celle-ci désobturée, défascinée, désintéressée) libre  pour un élément logique de tout savoir, "à savoir" la langue? Où recule ce savoir qui se retire? Dans quel vide qui n'est pas un vide absolu, et permet encore à la pensée de voler de ses ailes?"  Voilà, tout dit, je me retire. Bon, Degui se demande  où s'en va le savoir. Ma question est plutôt à l'inverse: de quel non-savoir vient l'acte? Le vide d'où vient l'acte, le geste créatif est-il le vide de langue? Le vide de raison? Le vide de sens? Le vide, mon vide, pré-créationnel, est-il synonyme de non-savoir?
Je ne sais pas.

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