Je sors maintenant vers mon entretien numéro 3 et… je me rends compte que j'ai un problème. Bon, plusieurs…
  1. Trop d'entretiens! J'ai déjà fait deux et j'ai encore deux à faire (un cet après-midi et l'autre… on ne peut pas se mettre d'accord)
  2. Mes entretiens - sauf le numéro 4 qui semble difficilement réalisable - sont à des femmes, artistes femmes. Je suspecte ça depuis un moment, mais des fois on ne planifie pas tellement les choses
  3. Le troisième problème… oui, les femmes! Est-ce que ça changera le cours de ma recherche?
Les solutions. Bon, il n'y a pas. Enfin, les circonstances ont joué de telle manière que ça a arrivé. Hier j'avais décidé de travailler avec Freud mais sincèrement je me sens assez fatiguée donc, du coup, j'ai regardé un film (en général j'ai pas le droit à la télé - c'est auto-imposé) et j'ai pris comme lecture à Louise Bourgeois "Destruction du père. Reconstruction du père. Ecrits et entretiens" et… encore une fois c'est une femme! Je ne crois pas que le genre ou le sexe influencerait la création. Je ne comprends pas quand on me dit que ma peinture est si "féminine"! Par "feminin" je comprends quoi? Douce et belle? Est-ce qu'on me dirait le même si on regardait ma peinture et on connaissait rien de moi?
Je compare  mme Louise  à Delacroix.
  1. "Le résultat de mes journées est toujours le même: un désir infini de ce qu'on n'obtient jamais, un vide qu'on ne peut pas combler, une extrême démangeaison de produire de toutes les manières, de lutter le plus possible contre le temps qui nous entraîne, et les distractions qui jettent un voile sur notre âme; presque toujours aussi une sorte de calme philosophique, qui prépare à la souffrance et élève au-dessus des bagatelles. Mais c'est l'imagination qui peut-être nous abuse encore là; au moindre accident, adieu presque toujours la philosophie! Je voudrais identifier mon âme avec celle d'un autre." (p. 14)
  2. "... Elles proviennent plutôt d'un état de conscience qui naît d'une vision révélée et flottante de la nature. C'est sa fugacité même qui m'a donné le désir de le fixer, par crainte de ne pas le retrouver. Si mes oeuvres possèdent un tant soit un peu de magie, je considère que j'ai réussi. Cette vision personnelle, qu'on prétend que les artistes veulent imposer aux autres, n'apparaît en fait à l'artiste que lorsque l'oeuvre est achevée. Lorsqu'elle se manifeste, il sait que l'oeuvre est achevée." (p. 80)
Alors, qui est qui? Peut-on deviner le masculin et le féminin? On peut les différencier ? Je dirais que non, il n'y a pas une féminité qui parle ou non. Louise parle des fois de son mari, de ses enfants ainsi que Delacroix qui parle de ses courses et autres tracas quotidiens, mais au niveau créationnel pur on dirait qu'il n'y a pas de genre. C'est comme si la création était asexué; Enfin si sexualisé que ça s'annule. Je ne me rappelle plus où, mais j'ai lu des théories sur la bisexualité des artistes de point de vue psychanalytique  (Lowenfeld?)
Enfin… je ne sais pas. Ce qui m'inquiète, c'est que si le fais une recherche avec un terrain exclusivement féminin… des questions de genre apparaîtront. Et je vais devoir toucher au problème avant d'arriver devant le jury "Euh….  vous parlez de la création artistique et général ou seulement celle des femmes?" La question est bonne, mais comme je suis si ehm… par ce mois des femmes (qui à contribué au choix de mes sujets (sujettes?)) que je pourrais lui sauter au cou: "Pas de différence!!!" (je rigole, mais je suis inquiète quand même).

Mon point est le suivant: je ne me sens pas du tout femme ou homme ou trans quand je peins: je suis artiste. Même ce mot sonne si asexué... En espagnol c'st marrant, on dit "artista" et ce "a" final féminise le mot mais sans le rendre féminin non plus... C'est masculin et féminin. Ce que dit l'académie de la langue espagnole RAE (http://dle.rae.es/?id=3ryMAo1)

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