J'avance toujours pas. Et par ça je veux dire que je n'écris pas - je rumine toujours mes entretiens. D'abord, ce problème de genre dans lequel je suis tombée et je ne sais pas comment le contourner et puis, ce dernier entretien qui m'ai laissé un mauvais goût, que je ne veux pas utiliser. J'ai parlé aujourd'hui à ma mère et elle m'a pratiquement dit que c'est de ma faute, que je n'ai pas réussi poser les bonnes questions ou tout simplement toucher une corde dans l'âme de cette dame qui la fasse s'ouvrir, qui lui permette de développer un peu plus… Concernant les questions, ma mère a raison: je suis nulle pour parler! Je balbutie, j'ai peur, je n'arrive pas à dire tout ce que  je pense… Avec certaines personnes ça roule, avec d'autres non. Surtout avec celles qui s'attendent à un certain type d'entretien et ne veulent pas qu'on fasse une réflexion ensemble. Voilà, c'est ça que je veux: plus qu'une conversation, c'est une réflexion à deux!
La question des femmes et de genre. Je n'arrive pas à fixer un rendez-vous avec un homme (pour un entretien); un ne m'a jamais répondu et l'autre… on n'arrive pas à se mettre d'accord pour un jour ou une heure. Comme si le destin ne le voulait pas! Et, en plus, je suis plein dedans Louise Bourgeois et je crois que je vais accepter ce destin et rester avec mes deux premiers entretiens + Mme Louise + Kiki Smith. Point. C'est tout.
Et pour l'écriture… enfin, ce n'est qu'un brouillon! Relax! Je devrais tout simplement coucher mes pensées sur papier. Mais je ne peux pas. Je me sens comme si j'étais en thèse ou comme si j'écrivais un livre - la pression de paraître plus intelligent que ce que l'on est terrible. C'est vrai que je lis beaucoup, mais ça ne veut pas dire que j'arrive à penser ou à écrire aussi bien que tous ces auteurs… J'ai des limitations. Et, surtout, j'ai peur. Cette peur… c'est bien qu'elle existe quand même: elle pousse à l'avant. Et on la surmonte, on l'accepte. On accepte les conséquences aussi…
Une autre dilemme. Les fameuses hypothèses pour le cours de Laurence… J'ai la problématique, j'ai la question, mais elles sont si simples que semblent bêtes
  1. Je veux parler de l'importance du vide dans le processus de création chez les artistes peintres.
  2. En quoi le vide est-il important dans le processus de création chez les artistes peintres?

Oui, en quoi le vide est-il important? En rien. Y a pas de vide. Les gens s'en fichent de mon vide. Ça n'existe pas. Eh, oui, le vide c'est rien. Le rien n'est rien. Rien à dire là dessus.
P. n'a pas de vide: juste le support vierge. M. n'a pas de vide, juste la non réflexion. Louise n'a pas de vide, elle est pleine de choses… Et moi? J'ai très envie de laisser tout tomber (forums, devoirs, Deleuze, Adorno et Co.) et aller à l'atelier et créer quelque chose d'éphémère. Non, pas éphémère, pour ça j'ai mes explosions et petits incendies, mais transparent, presque immatériel. Qui existe, mais qui n'existe pas en même temps. Insoutenablement léger (merci Kundera). Mais il fait trop froid à Quito, on n'a pas de chauffage et mon bel atelier à l'air d'une morgue: froid.

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