Aujourd'hui je me pose de nouveau la question: pourquoi je n'ai pas choisi le thème de ma note d'investigation en lien avec l'analyse institutionnelle? 
Le terrain est grand et on peut observer des choses... Peut-être j'aurais été moins engloutie par les profondeurs infernales du psychisme créateur? Peut-être j'aurais marqué différence?  Peut-être j'aurais réussi faire réellement quelque chose? Ces idées viennent, bien sûr, quand on est dans coeur du problème, quand on participe. On ne pense pas à l'institution au moins qu'on soit confronté à elle. Je suis rarement confronté, je suis dans mes propres petits enfers... Mais le grand enfer fait partie, volens nolens... 
Mes deux idées que je rumine dernièrement
1. Cette question de genre qui m'emmerde. Je pense sérieusement à faire une exposition/étude sur les hommes dans l'art avec le même discours appliqué aux femmes. C'est une parodie. C'est une caricature. Mais des fois il n'y a que ça qui montre la réalité...
2. Celle-ci c'est l'idée du jour. A Quito la scène culturelle est pratiquement morte, mais depuis hier il y a eu deux événements qui ont retenu mon attention: le prix "Mariano Aguilera" et la nouvelle biennale "Ecua Uio Bienal de Arte Visual Contemporáneo" qui tendra lieu dans le centre historique dans tous les musées, ateliers, cours, bars, restaurants, cafés et sur la place de San Marcos!!!! 
- Le premier, le "Mariano" est un concours historique qui fonctionnait très bien dans la manière traditionnelle: envoyer l'oeuvre, les documents, attendre le verdict du jury et le gagnant partait avec une somme d'argent qui lui permettait de vivre et de travailler pendant une année. Pas parfait, mais ça fonctionnait et ça fonctionne ailleurs dans le monde... Bon, ba, plus maintenant... Nous sommes contemporains, on fonctionne en base de projets.... Quels projets? Un projet genre "je veux continuer de peindre cette série que je fais maintenant" ne marche pas. C'est un niveau doctorat! J'ai l'impression que j'aurais plus de chance dans la catégorie "nouvelles pédagogies d'art" que dans la création... Le système crée est si compliqué qu'il ne reste pas de la place à la création pure. Et par là, je ne veux pas dire que je supporte l'artiste idiotisé dans son atelier en créant à l'aveuglette et dans l'ignorance par je ne sais pas quel don divin... Juste de l'artiste qui fait oeuvre, qui la produit et qui la montre plus tard... 
- Le deuxième événement marque l'autre extreme: fais ce que tu veux. C'est l'informalisme dans son apogée! Les espaces aussi. (ateliers, cours, bars, restaurants, cafés, il manque les toilettes!) J'ai posé la question à l'organisateur "Qu'est-ce qu'il y a pour l'artiste? Ou c'est juste penser, faire l'oeuvre, la choisir, l'emmener, l'accrocher, rester là et puis ramener l'oeuvre à la maison?" Des questions sérieuses qui impliquent que l'artiste fait des dépenses et travaille sans aucune rétribution économique. Les matériaux coutent, le transport coute (une oeuvre de 2 x2 mètres implique un petit camion), notre temps coute. Juste ça. Allez, la création on l'offre! Sa réponse a été que ça dépende de nous si nous sommes assez malins et qu'on investit du temps on pourra vendre. Je me sens mal, je préfère aller vendre des petits gâteaux que je sais aussi les faire... 
Enfin, qu'est-ce qu'il me reste à faire? Professionnellement, j'essaie mettre en place un projet auto-gestionné, mais... Il y a une chose qui me fait plaisir: je commence à réagir. Je pose des questions. Je questionne. L'organisateur même. Je me sens (je suis très inspirée) comme ces étudiants de Paris 8 qui on fait le voyage de classe avec Nicolas Jounin: je ne veux pas être l'artiste intimidé par l'institution qui lui rend service en lui donnant l'opportunité d'utiliser ces murs...  Mais, je vais me faire du matériel vivant de cette biennale, j'ai demandé déjà autorisation d'observer. 






Commentaires

Articles les plus consultés