Hier j'ai fini de dévorer à Remi Hess "Produire son oeuvre. Le moment de la thèse". Dévoré, oui, parce qu'il se lit d'un souffle et le thème… c'est juste ce que j'avais besoin. Loin d'une vraie thèse, je pense que dès maintenant, le M1, on doit prendre les choses très au sérieux. Ce n'est pas la taille, c'est la recherche… Du coup, des doutes aussi: est-ce que ce que je veux faire vaut la peine? En plus ce n'est pas vraiment "faire", c'est  "ce que je veux savoir" - "je veux savoir comment je crée". Ce savoir permettra, peut-être, de savoir comment créent les autres. Et (je me justifie toujours) c'est un point de vue interne. Pourquoi je me justifie tellement? En espagnol il y a un proverbe "zapatero a tus zapatos", une sorte de "chacun s'occupe de ses oignons"... laissons le verbe aux philosophes et le pinceau aux peintres. Mais on est des êtres pensants et on se pose des question sur cet acte qui est si irréfléchi… Irréfléchi dans mon cas.
Ok, Hess.
  1. Je commence par la fin ou il y a une belle (bon, pas belle, plutôt tragique) histoire du chercheur perdu dans la recherche. C'est un avertissement. Je la recopierais ici, mais  elle est trop longue… En résumé (de mémoire), le jeune élève brillant veut continuer en thèse et demande au vénérable maître un sujet. Il reçoit le "Mauvais oeil". Premier pas: bibliographie sur le sujet. Suite à l'effet de boule de neige, le sujet passe une quarantaine d'années dans la bibliothèque, apprend 150 langues pour bien mener à terme sa recherche bibliographique et va chercher de nouveau son maître. Le vieux… lui pose la question "Avez-vous actualisé la bibliographie?".  😱😱😱😱  Il est mort dans son fauteuil de la bibliothèque en actualisant son immense bibliographie. Morale? SORS SUR LE TERRAIN!!! Ce que m'amène au point suivant.
  2. La méthodologie. J'ai beaucoup de soucis à commencer mes entretiens. Je ne me sens pas à l'aise de le faire de la manière décrite dans les manuels. Mes collègues artistes ne sont pas de sujets ordinaires. Ce sont des collègues, des amis et je ne peux pas débarquer avec une méthode d'entretien… Désolée, mais je vais improviser. Hess me le permet puisqu'il y a des situations ou la méthodologie doit s'adapter au terrain. L'exemple sur une méthodologie non traditionnelle "(elle) avait pourtant inventé une méthode intéressante dans l'enquête qu'elle a menée auprès de femmes battues. Elle avait développé une technique d'écoute de ces femmes, en faisant la cuisine avec elles dans un foyer pendant une heure." (p.82) Voilà ce que met à l'aise et ouvre à la conversation. Un café et longue discussion/conversation sur le thème qui m'intéresse.

Ceci dit, je commence à rédiger mon premier mail vers une artiste avec qui j'aimerais bien converser. Pour revenir à la terminologie qu'il faut, je nommerais ça "entretien exploratoire". Voir où il me mène.

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