Diagnostic.
En train de conclure mes essais, je comprends aujourd'hui quelle est ma difficulté. J'écris très lentement et j'organise difficilement mes idées et il me semble que c'est à cause de ma perception de l'espace. L'écriture est linéaire: sur un doc de quarante pages il faut chercher, revenir en arrière, faire attention à ne pas perdre le fil... Sur un tableau - même sur le plus grand - tout est là, dans le champ de la vision. Et on a une vision globale de l'affaire, on se rend compte vite dans quel espace (coin, périmètre) est le problème. Tout fonctionne globalement et en même temps. Donc, quand t'es habitué à avoir tout sur une même surface... fonctionner dans une histoire linéaire qui suit un cours comme un fleuve... les idées se perdent et s'embrouillent. Faire un plan c'est une solution, mais comme j'ai adopté déjà la démarche inductive et je l'essaie à petite échelle, le plan apparait en cours de travail. Le journal, du à sa fragmentarité intrinsèque ne me pose pas de soucis, mais je me demande quand même: et si je devrais faire une synthèse de ce journal? Je me retrouverais? Finalement, oui, je réussis, mais c'est un chemin difficile, tortueux et lent. Ma table de travail représente un peu cette surface globale d'un tableau: j'ai tous les livres à porté de main et ouverts au chapitre que je pense que c'est important. Comme si c'était ma palette.
Pourquoi ce diagnostic? Je suis dans un moment de clôture de ce premier semestre et je me prépare (mentalement) pour commencer à travailler sur la note d'investigation. Et je m'inquiète. J'ai du matériel, mais l'écriture est toujours rigide. Je ne peux pas écrire si fluidement comme ici. D'un côté, c'est mieux, je pense plus et j'évite beaucoup de fautes, mais le texte est aride. Je me compare aux autres, à ceux qui font avec moi le travail en groupe et en relisant ma partie... qu'elle est lourde! J'ai du mal à raconter l'idée: je l'accouche douloureusement.
Commentaires
Enregistrer un commentaire