Alors, le voyage. 
Le voyage a une belle implication dépaysante, de découverte de soi, des autres et de l'autre, d'intégration, de passage, de sortie d'une prison mentale, etc... Le voyage, dans tous ses sens, je le prends. Inconditionnellement. Mais il y a une facette pratique du voyage que je n'aime pas du tout. A côté de toute l'émotion il y a le quotidien bureaucratico-géo-politique. Je m'explique: pour pouvoir être un nomade backpacker il faut avoir un passeport, un Passeport, avec majuscule. Français, américain, britannique... Donc, je fais un petit coup de gueule ici. Tout est beau, mais...
Je prépare voyage. En France. Pour visiter ma mère à Lyon et assister aux regroupements à Paris 8 du 4 février. Je suis enthousiaste, j'attends avec impatience ce séjour, j'ai des plans (voir l'exposition de Cy Towmbly, aller à l'Opéra et au théâtre des  Célestins), mais je perds beaucoup de temps ici, à Quito en préparant des dossiers pour le visa. Et je ne mentionne même pas le prix des billets d'avion. Mais, ne pas avoir le droit à la libre circulation quand t'as pas un bon passeport me dérange. Demander des visas, c'est compliqué et il y a même le risque de ne pas l'obtenir... En tout cas, demain j'ai rendez-vous à l'ambassade, je n'ai pas encore fini le dossier et au lieu de me concentrer dans mon travail, je perds du temps en comptant les photocopies.
Dans des moments comme ça, je préfère, vraiment, le voyage interne, genre hallucinatoire. 
Du coup, aussi, j'ai lu avec d'autres yeux ce passage de Michel "Ce voyage-là, formateur, déforme avec bonheur notre regard sur l'Autre et l'Ailleurs, un regard trop formaté par notre société (celle des dominants) et notre histoire (celle des vainqueurs)" (p.16) J'ai souligné, et je vois que mon voyage en Equateur il y a 15 ans m'a  rangé tout simplement du côté des vaincus. 

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