Non-travail. Littéralement. Je ne peux pas me concentrer, je lis un peu et je comprends encore moins. Ce n'est pas vraiment de la procastination, c'est de la fatigue. Cette question des temporalités dans laquelle je me suis submergée depuis un moment, m'a certainement déstabilisée. "L'homme, écrit Grossin, se plaint d'excès de temps structurés. Plus insidieusement les temps déstructurés l'affectent" (1996a, p. 134 in séquence 4 Lesourd) Oui. Peut-être. C'est sur la notion d'exil temporel qui me décrit assez bien. C'est vrai que la déstructuralisation n'est pas productive, même si l'on est dans une illusion de liberté de grand artiste. Les horaires ont leur utilité, mais je suis si fatiguée de me lever chaque jour à 5:45 am pour préparer les enfants! Je voudrais tellement m'exiler dans un non-temps, flotter un peu dans le vide. Méditation peut-être? Dans la même séquence, plus bas, je rencontre la notion de "homme stochastique" "Ses sens sont surstimulés, son esprit survolté, son langage haché, comme des phrases qu'il ne finit jamais: il surfe" (Ettinghoffer, Blanc, pp. 131-132 in  Lesourd). C'est mon diagnostic de ce début de master: trop de choses et je veux couvrir tout! Savoir tout, lire tout et c'est impossible. Je suis vraiment surstimulé par la quantité d'informations et d'idées qui me viennent. Une sorte de frénésie de recherche et de soif d'information. 
"L'avidité de savoir ne serait pas étrangère au couple voyeurisme-sadisme, l'épistémophilie prenant la place de la scopophilie et le désir de maitrise celui de la domination sadique" dirait Green (Le travail du négatif p. 293) et, oui, voyeurisme-sadisme et domination. De quoi exactement? De moi-même? C'est un peu maso, ça. Je ne suis pas sûre d'être dans un temps mort qui, comme toute crise peut signifier un retour à l'action. 




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