Meditare (suite)
Il me semble que tous les articles pour ce cours devraient porter le titre "meditare".... C'est samedi, et je passe la matinée dans la bibliothèque de l'Alliance française de Quito pendant que mes enfants sont en cours de français. Ce sont mes journées les plus productives (merci silence) et c'est étonnant, mais, ici dans ce coin sud-américain, on a quand même une bibliothèque francophone très bien fournie! Il y a une demi-heure je suis sortie avec la République de Platon pour prendre un café et une cigarette et lire (oser!) quelques pages. Première impression-question: la philosophie, c'est vraiment Platon ou ce sont ceux qui sont venus après lui qui ont compliqué les choses à force d'interpréter? En effet, on peut divaguer jusqu'à l'infini sur tous les thèmes possibles et impossibles et si on s'exprime bien... Mais, ce que je voulais dire c'est qu'on peut lire à Platon sans prétention et ne pas avoir peur de lui. Qu'est-ce que c'est le pire que peut arriver? Ne pas comprendre. Ou comprendre peu. Mais il faut tenter le voyage.
Pour revenir au première chapitre du cours et à la fameuse Paidéia. Recherche rapide sur wiktionary: ça vient de "enfant" et éducation, jeunesse, instruction, même châtiment divin! Le mythe de la caverne est pris comme allégorie de réel et de l'illusoire et et aussi comme libération par l'éducation. Passage? De l'enfance vers la sagesse même si ça implique la mort? L'éducation (tel que je traduis du grec) est pour Heidegger changement. Oui, passage "La vraie formation, au contraire (elle ne consiste pas à verser de simples connaissances dans un âme déjà préparée), saisit et transfigure l'âme elle-même, l'âme tout entière, en conduisant d'abord l'homme au lieu de son essence et en l'y accoutumant" (Heidegger, p. 135). Évidemment que ce passage de l'obscur de l'ignorance vers la lumière du savoir de la vérité est une transfiguration. Impossible de ne pas penser à l'obscurantisme, à la renaissance et même à la Transfiguration du Christ! Je ne sais pas qui pourrait apporter de plus à toutes ces pensées. Depuis mon ignorance, je sais que je ne pourrais pas capter toutes les subtilités au moins que je passe les suivantes dix années à étudier philosophie, grec, latin et allemand. Autrement je ne peux pas douter sur l'identification de Heidegger de Paidéia à la Bildung. Même l'intitulé du cours peut être assez ambigu: c'est sur le voyage depuis la Paidéia vers la Bildung ? Ou, s'agit-il de trouver les différences entre les deux? Ou est Alétheia, la vérité?
En tout cas, je vois que j'essaie de verser des connaissances dans mon âme (me gaver, plutôt). La vérité semble connaissance, mais la connaissance... il y a de tout! Ce qui est vérité, Idée pour un, serait il pour un autre? Ce que me semble important, à la fin, c'est savoir qu'on est ignorant. Je saute dans le temps et vers une citation trop utilisée "je sais que je ne sais rien", comment prétendre une vérité quelconque? Etre conscient d'être enfermé dans une caverne, essayer de se tourner vers la lumière, mais (ah, je suis méfiante) ne pas prendre cette lumière comme vérité absolue. L'accepter avec ses zones d'ombre.
Et dans ce raisonnement il faut aller plus loin, ne pas rester dans des simples images antagonistes.
Voyons chapitre II.
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